Salut à tous !

Ce nouvel article est dédié à la pêche du pagre au tenya. Je la pratique depuis plusieurs saisons déjà, je vais tenter de vous livrer ce que je sais, ce que je fais et comment je m’y prends. Il existe beaucoup de tenyas de marques différentes. Il vous faudra trouver le tenya qui vous convient le mieux, qui vous plait, celui en lequel vous croyez, et celui qui correspond à votre portefeuille… Ce leurre reste un porte appât, et permet de présenter une esche correctement en profondeur en mode « pêche aux leurres », ils ont tous des avantages et des inconvénients. Je préfère les tenyas qui une fois eschés, reste bien droits et stables dans l’eau et le courant, avec un hameçon fixe piquant, solide, et un assist monté long avec un hameçon plus petit mais solide et piquant, la base quoi… La détection des touches est bien plus aisée qu’avec un montage trainard classique utilisé pour la pêche aux appâts. De plus il permet de pêcher en dérive et ainsi de battre du terrain.

Qui es-tu Mr Pagrus ?

Le pagre commun (Pagrus pagrus) est une espèce hermaphrodite protogyne, c’est à dire que les individus naissent femelles puis deviennent mâles en grandissant. Leur maturité sexuelle est atteinte vers leur 3e année, ils mesurent alors environ 20/25 cm. Il est donc important de ne pas prélever d’individus en dessous de cette taille, afin qu’il puisse participer à la pérennisation de l’espèce. Il est présent en Manche, en Atlantique, et en Méditerranée.

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Sa période de reproduction s’étend d’avril à juin. Il affectionne particulièrement les zones sableuses, rocheuses et les tombants, de 5 à 250m. Les plus gros individus atteignent les 80 cms. Il est carnivore et se nourrit principalement de crevettes, crabes, mollusques bivalves et céphalopodes. Ce n’est pas un chasseur de poissons, mais l’opportunisme n’a jamais tué personne ! Il arrive même d’en prendre aux leurres … 🙂

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Trouver des zones à pagres

Aujourd’hui, avec les cartographies des fonds marins que l’on peut trouver gratuitement en fouillant un peu sur le net (IFREMER, SHOM, Natura 2000, Navionics chart viewer…), il est aisé de trouver des zones rassemblant ces 3 critères : rochers, sable / graviers, tombant. Je privilégie les zones sableuses ou de graviers bordées par des têtes de roches (pour cette espèce, je délaisse les champs d’algues, ou la vase, ou le centre de zones rocheuses, peut être à tort…).

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Capture d’écran du site data.shom.fr

La cartographie sonar chart rend bien service, en effet on y voit 1 ligne de sonde tous les 50 cm de 0 à 30 m, puis une ligne de sonde tous les mètres au delà de 30 m. Pour repérer les tombants ou fortes pentes là où les lignes de sonde sont les plus resserrées, c’est bien pratique !

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Capture d’écran du site webapp.navionics.com (Chartviewer)

Lors de prospections suite à une étude de carte,  des fois je ne trouve rien, des fois c’est bingo… L’horaire de marée est également un facteur à prendre en compte. Une zone de présence des pagres à mi marée montante par exemple sera certainement délaissée aux étales ou à mi marée descendante. La prospection signifie aussi repasser sur des zones favorables à différents moments de la marée. Lors de dérives sur les tombants, je ne me limite pas au tombant en lui même, je continue de pêcher  derrière, parfois sur plusieurs centaines de mètres, il y a souvent des accumulations de substrats favorables aux sparidés à ces endroits.

Pêche, présentation et animation

La technique reine, importée du Japon dans nos eaux il y a peu, se fait à l’aide de leurres porte appâts, à savoir le tenya et le madaï, ou leurs déclinaisons comme les kaburas ou encore les fireball. Il s’agit d’une tête plombée munie d’un hameçon fixe et/ou d’hameçons voleurs sur lesquels on vient y mettre un appât. Personnellement, ma préférénce va aux tenyas eschés d’une crevette / gambas ou d’un morceau de calamar.

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En début de saison, généralement début Juillet, je préfère la crevette / gambas. Je passe volontiers sur un calamar en fin d’été quand ces derniers se rapprochent des côtes. Un appât de saison !! 🙂 🙂 🙂 Pour escher la crevette sur le tenya, il faut couper sa nageoire caudale, mettre l’hameçon voleur dans la tête puis l’enfiler par l’arrière sur l’hameçon ventre vers le haut, donc à l’envers en fait… Le mieux est qu’elle soit bien allongée, et non pliée.

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Concernant la pêche et l’animation, je préfère clairement pêcher en casting pour les raisons suivantes. Lorsque le tenya descend, le ressenti de ce qu’il se passe dans la ligne est meilleur en casting car la ligne est toujours tendue. En spinning, le pick up est ouvert, le dévidage de la bobine très rapide ce qui génère un mou dans la ligne. On perd le contact direct avec la ligne. Puis, lorsque le tenya toque le fond, en casting je mets simplement mon pouce sur la bobine sans « ré-enclencher » le moulinet avec la manivelle. Je reste canne basse quelques secondes,  suivant la vitesse de dérive et le grammage utilisé, cela a pour effet de faire remonter le tenya dans la couche d’eau progressivement, de quelques mètres. Une fois assez haut (au jugé) dans le couche d’eau, je le relaisse tomber au fond en enlevant le pouce de la bobine, ligne toujours tendue, puis je recommence ce schéma jusqu’à ce que l’angle dans ma ligne soit trop grand. Il m’est déjà arrivé régulièrement de ferrer un pagre qui a pris le tenya assez haut dans la couche d’eau, j’imagine qu’il a du le suivre sur quelques mètres avant de s’en saisir… En outre, le tenya est très pêchant lorsque l’angle avoisine les 45° (par rapport à une pêche en verticale). En spinning, il faudrait fermer le pick up, récupérer le mou, puis réouvrir le pick up pour retrouver le fond, le refermer une fois au fond, récupérer le mou et ainsi de suite… Les pertes d’informations dues au mou dans la ligne sont trop nombreuses, et la pêche en casting permet clairement de gommer cela.

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J’effectue le ferrage toujours avec le pouce sur la bobine, une fois le poisson ferré je rembraye le moulinet en menant le combat à la manivelle. Il y a quand même un inconvénient qui enlève un peu de plaisir, rares sont les moulinets casting avec un bruit de frein comme en spinning (en général le frein est silencieux), le doux sifflement que l’on aime tous entendre !!! A la touche, en général franche (en tout cas beaucoup plus que celle d’un daurade grise),  avec des coups de tête violents et secs,  le ferrage doit être ferme, et l’hameçon piquant, car ils ont une bouche bien dure, les dents aussi ! Les décroches sont nombreuses en cas de ferrage trop mou !

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Pour la santé de vos doigts, éviter de les mettre dans sa gueule lorsque vous décrocher votre tenya ou autre. La pression de sa mâchoire peut faire de gros dégâts, notamment chez les gros individus ! Il vaut mieux utiliser une pince pour ce faire. Le pagre brise des coquilles de bivalves avec sa mâchoire !!! De plus, quand on voit les traces que ses dents laissent sur le plomb…..

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Une vidéo datant d’il y a quelques années mais toujours d’actualité concernant l’eschage et les ferrages. Depuis, je suis passé en casting, et je trouve ça bien plus pratique et pêchant.

https://www.youtube.com/watch?v=JeW6T-610xE

J’espère que ces quelques ligne vous serviront, en tout cas c’est leur but, et c’est le retour d’une expérience personnelle faite de conseils de connaisseurs (merci Georges « Jopic » pour ton partage, si tu lis ces lignes 😉 ), de prospections nombreuses, et surtout d’heures passées sur l’eau à essayer, rater, trouver !! N’hésitez pas à réagir, commenter, faire part de votre expérience, vos animations, vos préférences ! Merci pour votre lecture, et à bientôt !

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